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William Shakespeare
1564-1616
né et mort à
Stratford-upon-Avon

Look at the Harlequins!
Ada or Ardor

parandrus

Dans le bestiaire fantastique médiéval, le parandrus est un animal mythique d'Ethiopie, qui peut changer d'apparence pour se dissimuler.

Shakespeare: Hamlet

Ophélie & Nabokov
Hamlet
Redon & Blok
Primavera
Kostroma

Traduction (1842) de Benjamin Laroche

Westall's Ophelia
Ophelia, Robert Westall, 1803

Longues fleurs pourpres : orchidées communes des bois et des prés.

Orchis Mascula

'Orchis Mascula', orchidée virile, variante dont l'aspect des tubercules rappelle une paire de testicules ...

Ophélie & Nabokov
Hamlet
Redon & Blok
Primavera
Kostroma

l’Ophélia de Sir John Everett Millais.
Odilon Redon

Je suis Hamlet,
d' Alexandre Blok.

On pourra trouver une autre traduction par Pierre Léon de ce poème dans le recueil 'Le Monde Terrible' (livre III, 'Iambes') d'Alexandre Blok, publié chez Gallimard en 2003.

botticelli

Sandro Botticelli
(auto-portrait)
c.1444-1510
né et mort à Florence

Ophélie & Nabokov
Hamlet
Redon & Blok
Primavera
Kostroma

le Printemps

la Naissance de Vénus

le Musées des Offices

les poèmes d'Italie
d'Alexandre Blok

Speak, Memory
(Autres rivages)

le jardin de l'iris
à Florence

lys rouge
le Lys Rouge, forme héraldique de l'iris, blason de Florence

iris gris
le parfum 'iris gris' de Jacques Fath

Ophélie & Nabokov
Hamlet
Redon & Blok
Primavera
Kostroma

Pnine (Pnin)

Monastère Ipatiev
Alexeï Bogolioubov

La déesse Kostroma
Semik

lys rouge

Rusalka par Lindsay Panagakos

Ophélie

"L'érudit fou d'Esmeralda et son parandrus entrelacent Botticelli et Shakespeare en faisant finir Primavera comme Ophélie et toutes ses fleurs"

Ophélie et Nabokov

Vladimir Nabokov aime noyer ses héroïnes qui doivent mourir …

Dans Feu Pâle, Hazel Shade, la fille du poète, se noie dans le lac Omega. John Shade raconte la mort de sa fille dans les derniers vers du chant II de son poème, dont voici notre traduction :


… et certains ont dit,
Tu sais, qu’elle a rendu sa pauvre et courte vie.

Une nuit de dégel, une nuit de grand vent,
Une grande excitation dans l’air. Un noir printemps,
Déjà nous attendait, tout proche, en grelottant
Sur le sol mouillé ; les étoiles, lueur mouillée,
Lac sous l’épaisse brume, glace à moitié noyée.
A travers les roseaux, un fantôme émergea,
Dans le marais avide, crépitant, puis sombra.

*******

Le noir printemps, fait probablement allusion au roman sombre et désespéré, Black Spring, largement autobiographique de Henry Miller et publié en 1936.

Anna, ou Annette (qui ressemble à la déesse Flore du Printemps de Botticelli, voir plus bas), la seconde épouse de Vadim Vadimovitch, le romancier alter ego de (Vladimir Vladimovitch) Nabokov dans Regarde, regarde les arlequins ! meurt noyée aussi dans un lac – bien obligeamment pour laisser la place à sa fille Bel dans le coeur de Vadim ; "les inondations et les ouragans ne sont vraiment sensationnels qu’en Amérique du Nord … Mais le plus joli cottage du bord du lac fut emporté et l’on ne retrouva jamais les corps noyés de ses deux occupantes."

"L’érudit fou d’Esmeralda et son parandrus entrelacent Botticelli et Shakespeare en faisant finir Primavera comme Ophélie avec toutes ses fleurs," dit le narrateur ; 'Esmeralda et son palandrus' est un roman fictif de Vadim Vadimovitch. (Une allusion à Notre-Dame de Paris, le parandrus étant la version nabokovienne de Quasimodo?)

Dans Ada ou l’Ardeur, Lucette (Lucinda), amoureuse désespérée de son cousin (et demi-frère) Van (Ivan) Veen, et sœur d’Ada (Adelaïda), se suicide en se jetant du paquebot transatlantique entre l’Europe et l’Amérique. "… elle entra presque sans une éclaboussure dans la vague qui se gonfla pour l’accueillir."

"En tant que psychologue, je sais ce qu’il y a de faux à spéculer si Ophélie n’aurait pas de toute façon fini par se noyer, sans l’aide d’une branche traîtresse, même si elle avait épousé son Voltemand…", écrit Van à Ada dans la lettre où il lui parle de la mort de sa sœur.

Charlotte Haze, la mère de Lolita, a failli mourir noyée dans le lac Hourglass (ch. I-20); mais Humbert Humbert ne peut se résoudre à passer à l'acte et se défend d'être un assassin. Charlotte Haze n'était sans doute pas digne de mourir comme Ophélie. Elle sera renversée plus prosaïquement par une voiture pour laisser bien obligeamment, elle aussi, la place à sa fille.

Ophélie, c’est l'amoureuse tragique de Hamlet dans la tragédie de Shakespeare (si on ne connait qu’un seul vers de tout Shakespeare, c’est forcément le premier vers de la tirade de Hamlet, qui envisage de se suicider, Acte III, scène 1 …).

Voyage au Danemark

Hamlet et la noyade d'Ophélie

Hamlet est une des plus grandes tragédies de Shakespeare et l’une des plus jouées. Elle a connu aussi de nombreuses versions cinématographiques, comme celle de Laurence Olivier en 1948, qui gagna l'Oscar du meilleur acteur pour le rôle d'Hamlet.

Hamlet
Laurence Olivier joue Hamlet.

Le prince Hamlet est le fils du roi du Danemark, qui vient de mourir, remplacé par Claudius, son frère. Hamlet courtise Ophélie, fille de Polonius, Lord Chambellan, conseiller et ami de Claudius. Le fantôme du roi mort apparaît à son fils Hamlet, lui apprend qu’il a été assassiné par Claudius et lui demande de le venger. Le comportement erratique de Hamlet, qui feint la folie, conduit Polonius à interdire à sa fille Ophélie de fréquenter Hamlet. Tout d’abord peu convaincu que le fantôme est bien l’esprit de son père, Hamlet, lors d’une représentation théâtrale ('le théâtre dans le théâtre'), voit Claudius se trahir et se persuade de sa culpabilité ; il se décide à le tuer.

Mais il tue par erreur Polonius ; Ophélie devient folle de douleur ; peu de temps après, elle est retrouvée mystérieusement noyée dans une rivière, et c’est la Reine Gertrude, mère du Prince Hamlet et remariée avec Claudius, qui apprend la mort d'Ophélie à Claudius et à Laërte, de retour de France. Laërte, qui vient d'apprendre successivement la mort de son père Polonius et de sa soeur Ophélie, veut se venger. Avec Claudius, il fomente un complot visant à tuer Hamlet avec un verre de vin empoisonné ; il le provoque en duel et se bat avec une épée, elle aussi empoisonnée, pour être sûr de le tuer à la moindre blessure. Au cours du duel, Hamlet est blessé, mais aussi Laërte et Claudius, avec la même épée empoisonnée; tous meurent, y compris la Reine Gertrude, qui boit le verre de vin destiné à Hamlet.

Voici la fin de la scène VII de l’acte IV, où la Reine Gertrude relate la découverte de la mort d’Ophélie (traduction de Benjamin Laroche, 1842):

Le Roi :
Qu’y a-t-il, ma chère Gertrude ?

La Reine :
Nos malheurs s’accumulent
Et se suivent avec une effrayante rapidité. Votre sœur est noyée, Laërte !

Laërte :
Noyée ! Où ?

La Reine :
Au bord du ruisseau voisin s’élève un saule,
Dont le blanchâtre feuillage se mire dans le cristal de l’onde.
Elle s’était rendue en cet endroit, apportant de bizarres guirlandes
De renoncules, d’orties, de marguerites, et de ces longues fleurs pourpres
Auxquelles nos bergers impudents donnent un nom grossier,
Mais que nos chastes filles appellent doigt de mort.
Au moment où elle cherchait à suspendre sa sauvage couronne aux rameaux inclinés,
La branche sur laquelle elle posait le pied s’est rompue,
Et tous ses trophées de verdure sont tombés avec elle
Dans l’onde éplorée. Ses vêtements, se déployant autour d’elle,
L’ont quelque temps soutenue sur les flots comme une sirène ;
Et alors elle s’est mise à chanter des fragments de vieux airs,
Comme si elle n’eût pas eu le sentiment du danger qu’elle courait,
Ou comme si elle fût née
Dans cet élément : mais cette situation ne pouvait longtemps durer ;
Et bientôt ses vêtements, chargés de l’eau qu’ils avaient bue,
Ont interrompu le chant mélodieux, et entraîné l’infortunée
Au fond des flots, où elle est morte.
...

L'inspiration Ophélie

Ophélia d'Odilon Redon

Le personnage tragique d’Ophélie a inspiré de très nombreux artistes. En peinture, on connait l’Ophélia de Sir John Everett Millais, l’un des fondateurs de la confrérie des préraphaélites, avec Dante Rossetti (voir la page dédiée à Lilith). Nous donnons ici une reproduction de l’Ophélie d’Odilon Redon (1840-1916), peintre symboliste de la fin du XIXème siècle.

Ophélie
Ophélia d'Odilon Redon (c. 1903),
pastel sur papier.

L'Ophélie de Blok

Il existe un court poème d'Alexandre Blok : 'Je suis Hamlet', composé en février 1906. Voici notre traduction du poème :

Je suis Hamlet, mon sang tressaille
Quand perfidie tisse ses mailles.
Toi dans mon cœur, ma seule amante,
Unique au monde, tu es vivante.

O toi, ma douce, mon Ophélie,
L’eau glaciale t’ensevelit.
Prince au Danemark, que je meure
Qu’une arme fatale me perce le cœur!

*******

Ophélie a aussi inspiré à Arthur Rimbaud l'un de ses premiers poèmes, composé quand il avait 15 ans, dont voici une des strophes :

...
Ô pâle Ophélia ! Belle comme la neige !
Oui, tu mourus, enfant, par un fleuve emporté !
- C'est que les vents tombant des grands monts de Norwege
T'avaient parlé tout bas de l'âpre liberté ;
...

Rimbaud ne situe plus la scène au Danemark, mais en 'Norwege', sans doute pour la nécessité de la rime...

Le printemps à Florence

La Primavera de Botticelli

Quittons les eaux glacées du Danemark et les neiges des grands monts de Norwege, et allons-nous réchauffer au soleil printanier de Florence.

Flore
Botticelli, c. 1482
La Primavera (détail)
Musée des Offices, Florence

Dans 'Regarde, regarde les Arlequins!', dans la lettre où il la demande en mariage, Vadim écrit à Annette, sa future seconde épouse (qui finira noyée comme Ophélie) :

"N'écrivez pas, n'appelez pas, ne mentionnez pas cette lettre quand vous viendrez -si vous venez- vendredi après-midi ; mais je vous en supplie, si vous acceptez, portez le chapeau florentin qui a l'air d'un bouquet de fleurs sauvages. Je veux que vous fêtiez votre ressemblance avec la cinquième fille en partant de la gauche (la blonde parée de fleurs au nez droit et aux yeux gris si sérieux) dans La Primavera de Botticelli, cette allégorie du printemps, mon amour, mon allégorie."

La Primavera (le Printemps) est un des chefs d’œuvre de Sandro Botticelli, grand tableau sur bois de plus de 2x3m, peint vers 1482. Ce tableau inaugure la série de tableaux mythologiques qu’il va réaliser pendant toute la décennie suivante; le tableau fête l’arrivée du Printemps.

Primavera
Botticelli, c. 1482
La Primavera
Musée des Offices, Florence

Vénus, déesse de l’amour, est au centre du tableau et du jardin luxuriant, mais apparait légèrement en retrait par rapport aux autres personnages. A la droite de Vénus, les trois Grâces, compagnes de Vénus, à peine habillées de voiles transparents dansent une ronde pudique, sans se toucher, juste en se tenant délicatement par la main. Plus à gauche, Mercure, protège le jardin contre les intrus. Mais il cueille une orange, tourne la tête et ne voit pas Zéphyr, divinité bleu-verdâtre du vent, sortir du bois et s’emparer de la nymphe Chloris, elle aussi à peine vêtue de voiles transparents. La mythologie dit que Zéphyr prend de force Chloris pour en faire son épouse ; Chloris se transforme alors en Flore, déesse des fleurs, la cinquième fille en partant de la gauche du tableau (jolie façon de demythifier la scène !). Les fleurs sortent de la bouche de Chloris et viennent orner la robe de Flore.

Si Annette ressemblait à la Flore de Primavera, Lolita "ressemblait - avait toujours ressemblé - à la Vénus rousse de Botticelli- le même nez délicat, la même beauté vaporeuse" (Lolita, part. II, ch. 29). La Naissance de Vénus, tableau presque aussi grand, mais encore plus célèbre que la Primavera, a été peint trois ans plus tard (1485); plus que sa naissance dans l'écume, le tableau décrit l'arrivée de la déesse de l'amour sur l'île de Cythère, juchée sur une coquille flottant sur l'eau, poussée par le vent, soufflé par Zéphyr et la brise Aura. La comparaison Naissance de Vénus / Mort d'Ophélie, Printemps/ Hiver, n'est-ce pas comme l'opposition Lolita / Hazel Shade ?

Dans la Naissance de Vénus, la déesse de l'amour est entièrement nue ; avec la Primavera où les Grâces et Chloris sont à peine vêtues de voiles transparents, et les autres tableaux de cette décade mythologique, c'est pratiquement la première fois depuis plus de mille ans qu'un peintre ose ces nus féminins dans une scène non biblique, mais bien pour célébrer l'amour profane, derrière le paravent de la mythologie. Les deux tableaux ont longtemps orné des palais ou des maisons des membres de la famille des Médicis. Ce sont désormais des pièces maîtresses de la Galleria degli Uffizi, le Musée des Offices de Florence (8ème salle après le vestibule d'entrée au deuxième étage dans le Musée, après avoir traversé les salles 3 et 4 - XIVème siècle à Sienne puis Florence -, la salle 5-6, puis la 2 -Giotto-, la 7 -voir la magnifique bataille de San Romano de Paolo Uccello-, puis la 8 -Lippi-, la 9 et enfin la grande salle 10-14 consacrée à Botticelli)...

Alexandre Blok à Florence

Alexandre Blok voyage en Italie pendant le printemps 1909, visite Venise, Florence, Assise, Sienne, ... Il y compose une série de poèmes, dont sept sur Florence. Vladimir Nabokov (alors étudiant à Cambridge et revenu passer ses vacances en famille à Berlin) raconte dans son autobiographie 'Autres Rivages':

... comme à son habitude, ma mère était allongée sur le divan de coin recouvert de peluche rouge, alors que je lui lisais les poèmes de Blok sur l'Italie, j'étais tout juste parvenu à la fin du petit poème sur Florence que Blok compare au velouté délicat, fuligineux d'un iris, et elle disait tout en tricotant : "Oui, oui, Florence ressemble en effet à un дымный ирис (iris cendré), comme c'est vrai ! Je me souviens ..."

L'iris est le symbole de Florence depuis le XIIIème siècle. Florence possède un jardin botanique consacré à l'iris avec plus de 1000 variètés différentes : le 'giardino dell'Iris'. L'Iris Florentina, iris de Florence, peut exhiber une fleur d'un blanc très pur, symbole de la pureté de la vierge Marie. Pourquoi iris cendré ? allusion à la cendre de bois que l'on a l'habitude de répandre aux pieds des iris pour les protéger de la pourriture ? Sandro Botticelli s'est inspiré de la très belle Simonetta Vespuci (morte à 23 ans de tuberculose - son jeune cousin Amerigo devait donner son nom à tout un continent ...) pour peindre sa Vénus ; la légende dit qu'elle se parfumait à l'iris. Un parfum mythique, aujourd'hui disparu, créé par Jacques Fath en 1946, s'appelait 'Iris Gris'.

Iris
Iris Florentina

L'été sur la Volga

Kostroma

Après avoir fêté le printemps à Florence, allons célébrer l’arrivée de l’été sur les bords de la Volga, où nous retrouverons la belle Ophélie !

Le professeur Timofeï Pnine enseigne le russe dans la très fictive université américaine de Waindell (probablement inspirée de l’Université de Cornell, où Nabokov enseignera la littérature de 1948 à 1959). Au cours de ses propres recherches (ch. III-VI):

« … Pnine recopiait … dans l’ouvrage volumineux de Kostromskoï (Moscou 1855) sur les légendes russes, livre rare, à consulter sur place, le passage se rapportant aux anciens jeux païens encore pratiqués du temps de l’auteur dans les pays forestiers de la Volga supérieure, en marge du rituel chrétien. Au cours d’une semaine de festivités du mois de mai – semaine appelée la Semaine verte, et qui, peu à peu , devait se confondre avec la Pentecôte - les jeunes paysannes tressaient des guirlandes de boutons d’or et d’orchis des marais ; puis au son de fragments d’anciens chants d’amour, elle accrochaient ces tresses aux saules du bord de l’eau ; le dimanche de la Pentecôte, on secouait les arbres afin d’en faire tomber les guirlandes dans le fleuve, où se déroulant, elles flottaient comme autant de serpents cependant que les filles flottaient et chantaient parmi elles. »

Pnine réalise vite l’analogie de cette charmante et joyeuse scène avec la fin tragique d’Ophélie dans Hamlet, relatée par le Reine Gertrude ! L’ouvrage est effectivement très rare, puisqu’il nous a été impossible de trouver la moindre trace de Kostromskoï et de son livre sur les légendes russes.

Ipatiev
Alexeï Bogolyubov
Monastère Ipatiev, près de Kostroma (1861)

Par contre les festivités de la semaine verte étaient bien réelles, et en particulier dans la région de Kostroma. Kostroma est une ville russe, au confluent d’une rivière, elle aussi appelée Kostroma et de la Volga. Kostroma est à 300 verstes au Nord-Est de Moscou ; Kostroma était une résidence des Romanov au XVIIème siècle qui y firent construire la magnifique Cathédrale de la Trinité du monastère Ipatiev.

Kostroma est aussi la déesse de la fertilité dans le monde slave oriental, fêtée durant la semaine verte, qui deviendra effectivement la semaine entre la Pentecôte et le dimanche de la Sainte Trinité, septième semaine après Pâques. Ces fêtes de la fertilité s’appelaient ‘Semik’

Durant cette fête, Kostroma est représentée par un épouvantail en paille, détruit, brulé ou noyé à la fin de la fête. Les paysannes choisissent un bouleau qu’elles décorent de rubans et de chapelets ; le bouleau est le symbole de la puissance végétale et c’est le point de rassemblement pour chanter et danser. Comme l’épouvantail Kostroma, le bouleau est noyé à la fin des festivités pour amener la pluie et faire germer les cultures.

Kostroma

Semik

Les funérailles de Kostroma et les fêtes de la fertilité ('Semik')
Dessins publiés dans la presse populaire (auteurs inconnus), XIXème siècle.

Il n'est pas recommandé de se baigner lors de ces fêtes, car les ‘Rusalki’ sont très virulentes durant la semaine verte. Les Rusalki sont des nymphes, des succubes, des sirènes, des démons femelles. Durant la semaine verte, au milieu de la nuit, elles quittent les profondeurs des rivières pour venir danser dans les clairières et se balancer dans les branches des bouleaux ou des saules ; mais qu’un nageur ose s’aventurer dans le fleuve, et elles l’entraînent irrémédiablement au fond de l’eau. Une croix, un cercle magique, de l’encens, de l’ail, de l’armoise et plein d’autres charmes sont indispensables pour apaiser ces féroces succubes !

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Dernière mise à jour : 12/01/2013